Je vous conseille vive­ment d’al­ler voir un très beau docu­men­taire algé­rien, « La Chine est encore loin ». Le point de départ, c’est l’as­sas­si­nat en 1954 de l’ins­ti­tu­teur Monne­rot. Le metteur en scène va dans cette école et retrouve des anciens élèves, des combat­tants qui ont parti­cipé à l’at­taque du car. Et il filme aussi la vie de la région, le travail de deux insti­tu­teurs, un fran­co­phone, un arabo­phone qui pour­suivent l’œuvre de Monne­rot, dans des lieux qui ne semblent n’avoir jamais été repeints.

On les voit prendre les gamins un par un, tenter de secouer leur timi­dité, obte­nir des résul­tats infimes. Un ado déclare ne jamais regar­der la télé algé­rienne mais « Action TV », des films d’ac­tion améri­cains. Malek Bens­maïl s’in­té­resse aussi à quelques person­nages dont l’un fait un constat acca­blant, boule­ver­sant de la situa­tion sociale.

C’est très beau à voir, médi­ta­tif et touchant, souvent drôle et déses­pé­rant. Ce sont des thèmes qui vous concernent Régis Debray, Pierre Nora et Philippe Meyer.

Très amica­le­ment,

Bertrand Taver­nier